Film de Jean-Pierre Jeunet, « Un long dimanche de fiançailles » sort en 2004. Les thèmes abordés ici sont peu ou prou les mêmes que ceux des autres films du cycle : violence des tranchées, inconséquence de la hiérarchie, procès pour l’exemple… Cependant ici, c’est à une enquête que nous convie Jeunet à travers la recherche menée par Mathilde, pour retrouver Mannech, son fiancé déclaré mort au combat.
Pas de héros de guerre dans ce film, juste des gens abimés par ce qu’ils ont fait, par ce qu’ils ont vu et qui tentent de sauver leur peau, juste les grandes et petites lâchetés des états-majors. Chez Jeunet, les hommes restent des hommes, ils ne sont ni les machines de guerre de Kubrick (les sentiers de la gloire), ni les êtres sanguinaires de Tavernier (Capitaine Conan).
L’héroïsme se décline ici au féminin. Ce sont les femmes qui font preuve de courage alors que les hommes l’ont perdu dans l’horreur des tranchées.
Le réalisme et la crudité des combats sont tempérés par la poésie qu’incarne Mathilde. Au final, Jean-Pierre Jeunet réussit le tour de force de proposer un film lumineux sur la grande guerre.