Succès considérable aux USA (85M$ en 10 jours), et dans le reste du monde, La Nonne se démarque allègrement des productions surnaturelles que propose habituellement James Wan, dans le cadre de sa franchise Conjuring.

Ce Spin-Off est réalisé par Corin Hardy, un cinéaste qui aime favoriser l’ambiance du macabre aux trick’n’treats des productions adolescentes américaines.
Son arrivée aux commandes de La Nonne est intéressante en ce qu’elle permet à un procédé brouillon et purement mercantile de se transformer en une virée soignée dans le macabre.

Loin des sempiternelles villas de banlieue hantées, il pose sa caméra dans les décors d’une abbaye perdue dans une Roumanie isolée des années 50. Esthétiquement, la beauté du morbide est certaine.

Le futur réalisateur d’Annabelle 3, Gary Dauberman (cela ne s’invente pas), est bien évidemment à la plume, comme sur la plupart des films de genre horrifiques récents issus de chez Warner depuis Annabelle 1, y compris les deux Ça.

Véritable maître du suspense, le regretté Wes Craven a souvent su rendre ses films captivants notamment grâce à des personnages très étoffés, qu’ils soient gentils ou méchants. Papa d’un certain Freddy Krueger, qui traumatisa toute une génération de rêveurs, Craven signe en 1997 Scream : un film sur l’adolescence mais aussi et surtout sur le cinéma d’horreur…

Le sous-genre horrifique du slasher a fait trembler plus d’un spectateur dans les années 70-80 notamment grâce à des monuments comme Halloween, Les Griffes de la Nuit ou bien encore Vendredi 13. Enchaînant les crimes violents perpétrés contre une bande d’adolescents, ces films placent de plus l’action du point de vue de l’assassin, une véritable bête inhumaine et bien souvent indestructible. Malheureusement ces trois franchises aussi cultes soient-elles ont également terni l’image du croquemitaine à travers des suites à répétition. C’est alors qu’en 1997 se dévoile Scream. À cette époque, le slasher n’est plus vraiment à la mode et pourtant Wes Craven parvient, en une scène d’ouverture incroyable, à relancer tout un genre. Tension, gore et frayeur se mêlent dans une séquence multipliant les références. Wes Craven aime être explicite et c’est Drew Barrymore qui est la première à en faire les frais lors d’une conversation téléphonique qui se terminera en bain de sang.

Mais au-delà du film d’horreur, Scream est avant tout une sorte d’hommage parodique assumé envers le cinéma de genre. Si l’ambiance générale est plutôt glauque, on ne peut pas nier le fait que Wes Craven réalise un constat simple : les victimes de ce genre de films sont souvent ridicules et font des choix qui les mènent vers une mort aussi certaine que douloureuse.

Les Addams ne sont pas tout à fait une famille comme les autres : ils habitent un lugubre manoir, se régalent de cadavres, d’insectes et de déchets ! Inspirés par les dessins de Charles Addams, parus dès les années 1930 dans le magazine The New Yorker et par la série en noir et blanc du même nom, diffusée aux Etats-Unis dès 1964, les protagonistes du film offrent une vision iconoclaste de la famille américaine : la mère invite sa fille à « jouer avec la nourriture » ou l’encourage à poursuivre son petit frère avec une hache.

Comédie avant tout, La Famille Addams limite pourtant la charge satirique. Du coup, le réalisateur s’amuse à exploiter divers registres comiques, du « slapstick » à l’humour noir, jusqu’aux trouvailles visuelles, servies par d’époustouflants effets spéciaux. Si le film est truffé de références « gothiques » aux séries B du fantastique produites par Roger Corman, il lorgne aussi du côté de Tim Burton, avec ses personnages rafistolés et sa sympathie pour les univers parallèles.

 La famille Addams est aussi le premier film réalisé par Barry Sonnenfeld. Suivront ensuite des films tels que Men in Black et Wild wild west notamment.

La famille Addams reçoit un très bon accueil critique et commercial, notamment en France où il réalise plus de 1 million d’entrées.

Le Bal des vampires est un film réalisé par Roman Polanski et sorti en salles en 1967. Produit par les studios MGM, le film est le deuxième volet (mais comique, celui-ci) d’une trilogie fantastique, entamée par Polanski avec Répulsion (1965) et terminée avec Rosmeray’s Baby (1968).

The fearless vampire killers (titre original) est la première parodie de film de vampires. Tous les codes des films du genre sont repris et notamment ceux qui caractérisent les productions du studio anglais Hammer, qui connaît alors un véritable âge d’or, notamment grâce au succès international du Cauchemar de Dracula, 1958, qui réunit déjà ce qui constituera un trio culte : Terence Fischer (réalisateur), Christopher Lee (qui jouera à de multiples reprises le comte Dracula) et Peter Cushing (interprète de Van helsing le chasseur de vampires). Perfectionniste, Polanski cherche à dépasser les maîtres du genre : il exploite au mieux les nouvelles techniques de réalisation, tourne jusqu’à soixante-dix prises pour certaines scènes et va jusqu’à reproduire un intérieur traditionnel juif d’Europe centrale du XIXe siècle jusque dans les moindre détails .

Le film fait donc peur mais les subtils détournements des codes du genre et les gags qui ne manquent pas de désamorcer les moments de tension horrifique en font une véritable comédie –  d’ailleurs sous-titrée Pardon Me, But Your Teeth Are in My Neck , soit « Pardonnez-moi mais vos dents sont dans mon cou ». Et que dire des personnages ! Le professeur Abronsius, au physique évoquant davantage un mélange d’Einstein et du professeur Tournesol que Van Helsing, et le maladroit et infantile Alfred, joué par Polanski lui-même, sont comme «Don Quichotte et Sancho Pança au pays des Carpates». Ils y affrontent le comte von Krolock (équivalent du Dracula interprété par Christopher Lee), gêné dans ses projets d’étendre son empire et de développer sa dynastie par l’homosexualité de son fils, afin de libérer Sarah, la (fausse) ingénue, plus intéressée par le luxe que par le pur et naïf Alfred.

Gremlins est un film américain sorti en 1984. Il est réalisé par Joe Dante, qui s’était déjà fait connaître avec Piranhas (1978) et Hurlements (1981, deux films d’horreur à petit budget et au ton parodique, produits par Roger Corman, un véritable dénicheur de talents ( Martin Scorsese, Ron Howard, Francis Ford Coppola).

Pour son 5ème film, Joe Dante dispose d’un budget conséquent de la Warner et bénéficie des talents de Steven Spielberg (co-producteur) et de ceux de Chris Colombus (futur scénariste des Goonies, de Madame Doubtfire ou encore du premier épisode de la saga Harry Potter) pour le scénario. Gremlins connaît un très grand succès commercial, tant aux USA qu’en France où il attire plus de 3,5 millions de spectateurs.

S’il est «tout mignon» et sait chanter harmonieusement, le mogwaï (littéralement «mauvais esprit» en chinois cantonais) n’est pas un animal de compagnie comme les autres… Il y a des règles avec lesquelles il ne faut pas transiger : ne pas l’exposer à la lumière, et plus spécialement à celle du soleil qui le tuerait, ne pas le mouiller, et ne jamais, au grand jamais, lui donner à manger après minuit …au risque de le voir se transformer en Gremlins…

Bourré de références cinématographiques (du Magicien d’Oz à E.T. en passant par James Bond), cette comédie d’horreur familiale permet au trublion Joe Dante de rire et nous faire rire des autorités tout autant que de la bêtise humaine, et de développer une vision assez caustique de la société de consommation américaine.

« Pour toi, je pourrais gravir l’Everest !» Samy aurait mieux fait de se taire ce jour-là… D’autant que Nadia ne croit pas beaucoup à ses belles paroles. Et pourtant… Par amour pour elle, Samy quitte sa cité HLM et part gravir les mythiques 8848 mètres qui font de l’Everest le Toit du monde. Un départ qui fait vibrer ses copains, puis tout le 9-3 et c’est bientôt la France entière qui suit avec émotion les exploits de ce jeune mec ordinaire mais amoureux. A la clé, un message d’espoir : à chacun d’inventer son avenir, puisque tout est possible.

Feel-good movie, drôle et familial, l’ascension est un film idéal pour CinEplage : projeté en plein air au bord de la Saône, cette œuvre optimiste, bienveillante et rassembleuse prône le dépassement de soi et l’acceptation des autres.

Film de Jean-Pierre Jeunet, « Un long dimanche de fiançailles » sort en 2004. Les thèmes abordés ici sont peu ou prou les mêmes que ceux des autres films du cycle : violence des tranchées, inconséquence de la hiérarchie, procès pour l’exemple… Cependant ici, c’est à une enquête que nous convie Jeunet à travers la recherche menée par Mathilde, pour retrouver Mannech, son fiancé déclaré mort au combat.

Pas de héros de guerre dans ce film, juste des gens abimés par ce qu’ils ont fait, par ce qu’ils ont vu et qui tentent de sauver leur peau, juste les grandes et petites lâchetés des états-majors. Chez Jeunet, les hommes restent des hommes, ils ne sont ni les machines de guerre de Kubrick (les sentiers de la gloire), ni les êtres sanguinaires de Tavernier (Capitaine Conan).

L’héroïsme se décline ici au féminin. Ce sont les femmes qui font preuve de courage alors que les hommes l’ont perdu dans l’horreur des tranchées.

Le réalisme et la crudité des combats sont tempérés par la poésie qu’incarne Mathilde. Au final, Jean-Pierre Jeunet réussit le tour de force de proposer un film lumineux sur la grande guerre.

Dans « Capitaine Conan », Bertrand Tavernier oppose l’homme du rang à l’officier, celui qui fait la guerre au plus près des combats, dans la boue des tranchées à celui qui pense la guerre à travers des cartes et des plans de bataille.

Tavernier interroge l’humanité de ces soldats qui gagnent les conflits dans des corps à corps à l’arme blanche. Demeurent-ils toujours des hommes ou deviennent-ils des bêtes ? Qu’advient-il d’eux quand, après n’avoir fait que tuer et avoir été félicité pour cela, on leur demande de stopper les combats et de retourner à une vie pacifique ?

William March, ancien soldat américain revenu des tranchées françaises et devenu écrivain, pose lui aussi cette question dans son roman Compagnie k quand il fait dire à l’un de ses héros, « tout ce que je sais, malgré tout, c’est qu’il devrait y avoir au nom de l’humanité une loi rendant obligatoire l’exécution de tout soldat qui a servi au front et réussi à y échapper à la mort »

Capitaine Conan est un film dur, qui montre sans fard l’inévitable perte d’humanité de ces hommes transformés en êtres sanguinaires par un état major prêt à tout pour la victoire.

Pour son premier film, « Les sentiers de la gloire » (« Paths of Glory ») , Stanley Kubrick choisit de traiter de la guerre 14/18 par le biais de la bataille de la Somme. Le film sort en 1957 aux Etats-Unis mais il sera frappé par la censure française jusqu’en 1975. Pour quelle raison ? La décolonisation. La guerre d’Indochine vient de se terminer par une défaite (1954), celle d’Algérie bat son plein, la France tente désespérément de sauver ce qu’il reste de son empire colonial.

Dans ce contexte, Paths of Glory n’est pas le bienvenu sur les écrans. Kubrick y dénonce en effet l’absurdité de la guerre, celle des officiers et de leurs décisions. Il y dénonce les « cours martiales » montées pour l’« exemple », le soldat fusillé devant motiver les poilus à plus d’ardeur au combat.

Plus qu’un film de guerre, il s’agit d’un film sur la guerre et celle dont il est question ici oppose les soldats du rang à leur hiérarchie.

Ce n’est que depuis 2012 que l’état français reconnaît à certains soldats fusillés le statut de morts pour la France, martyrs des cours martiales.

Le film « Charlot soldat » (Shoulder Arms ) sort aux Etats-Unis en 1918. Les USA sont entrés en guerre en 1917 et le film s’inscrit dans le contexte de la fin de la politique isolationniste américaine. Hollywood est mis à contribution dans une campagne de propagande visant à justifier l’effort de guerre auquel il allait falloir consentir.

Charlie Chaplin est un pacifiste convaincu et s’il accepte de participer à cette entreprise, c’est dans l’espoir de contribuer à l’arrêt de la guerre. Le synopsis original voyait les chefs d’Etat des pays en conflit – Allemagne, France, Royaume-Uni et Etats-Unis – se faire arrêter par un Charlot soldat provoquant ainsi la fin des hostilités. Jamais la propagande américaine n’accepta un tel scénario et il ne reste des intentions pacifiques de Chaplin que le message de fin : Paix sur la Terre aux hommes de bonne volonté.